Le mandat des dentistes et des hygiénistes ne se limite pas aux dents; nous nous intéressons à l’ensemble de votre bouche ainsi qu’à votre mâchoire. C’est dans cette veine que j’ai décidé aujourd’hui de vous parler d’un sujet plus sérieux à savoir le cancer buccal. Plusieurs d’entre nous connaissons quelqu’un qui a, actuellement ou par le passé, présenté une forme de cancer buccal. Au Québec, on parle d’environ 1300 cas par année.
Le cancer buccal se présente sous plusieurs formes, textures et couleurs. Je ne me lancerai pas dans une chronique médicale mais soyez assurés que votre dentiste saura repérer les lésions suspectes. Les endroits les plus fréquents où celles-ci se développent sont la langue, le palais et le plancher de la bouche. Il faut toutefois prendre en compte que plusieurs lésions sont tout à fait normales, comme les morsures, mordillement des joues, ulcères, fibromes, etc.
Facteurs de risques sur lesquels on peut agir :
- Tabac (80% des lésions potentiellement malignes se voient chez les fumeurs)
- Alcool
* La combinaison des deux a un effet multiplicateur.
Faits intéressants :
- Les hommes sont deux fois plus touchés que les femmes. Cela serait dû aux habitudes tabagiques des hommes.
- L’âge moyen lors du diagnostic est de 65 ans. C’est une série d’altérations génétiques à travers les années qui mène à la formation d’une lésion cancéreuse, ce qui explique pourquoi il est plus fréquent chez les personnes âgées.
Les traitements du cancer buccal sont semblables aux autres formes de cancer et incluent la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie et la thérapie moléculaire. Le taux de survie n’est malheureusement pas dans les plus élevés : 65% (similaire au taux observé pour le cancer colorectal).
Comme l’alcool est un facteur de risque reconnu, les spécialistes en médecine buccale reconnaissent un risque potentiel de cancer buccal suite à l’utilisation continue de rince-bouche contenant de l’alcool. Même si ce lien est difficile à démontrer dans les études en raison du trop grand nombre de facteurs en jeu, la prudence prévaut. Je recommande donc maintenant à nos patients d’opter pour un rince-bouche sans alcool. Une grande variété est disponible et l’effet est moins irritant pour les muqueuses déjà fragilisées par d’autres conditions comme le lichen plan ou une stomatite (inflammation des muqueuses buccales en raison d’une prothèse, du tabac ou autre).
Lorsque vous venez à la clinique pour votre examen/nettoyage, la dentiste et l’hygiéniste s’attardent à observer l’intérieur et l’extérieur de votre bouche afin de dépister toute lésion suspecte. En cas de doute, une référence en médecine buccale est effectuée; une biopsie peut également être recommandée. C’est donc une autre bonne raison de consulter votre dentiste régulièrement.
Au plaisir de vous revoir à la clinique!
Véronique, HD.